DÉCISIONS ET ÉMOTIONS

emotions-5153993_1920

« J’aime mettre en valeur la vie, je me considère comme un initiateur, créatif et plein d’inspirations, j’ai apprivoisé mon intuitivité.»

Voilà, je viens de me révéler à vous sous le jour des émotions.

Le mot émotion est composé du latin motio, qui veut dire mouvement et de e qui exprime la provenance, ce qui indique très exactement que l’émotion est un mouvement provoqué par un input extérieur.

L’intelligence émotionnelle est cruciale

L’intelligence émotionnelle est la capacité à utiliser ses émotions à son plein avantage pour une bonne maîtrise des compétences sociales.

Managers, si vous en êtes dotés, elle vous permet de respecter les opinions des autres tout en inspirant une réflexion hors des sentiers battus.

Les entreprises commencent à prendre conscience de l’impact de cette aptitude qui a un lien direct avec la capacité à prendre de très bonnes décisions.

Connaissance de soi élevée, empathie, bonne gestion de la relation à l’autre sont les points forts des personnes pourvues d’une intelligence émotionnelle élevée. Elles sont autonomes et capables d’exprimer leurs émotions de manière mature sans les laisser entraver leur prise de décision ou les inciter à agir précipitamment.

D’ailleurs, la plupart des chercheurs s’accordent sur le fait que l’émotion est une caractéristique essentielle de la prise de décision intuitive (PDI). Trois types d’émotions influencent la PDI : les émotions liées à une expertise sur la décision à prendre, les émotions liées à une expérience émotionnelle antérieure sans lien direct avec la décision, ou les émotions spontanées sans lien avec une expertise ou une expérience passée.

Mais il existe aussi la prise de décision rationnelle (PDR) ainsi que de la délégation de la prise de décision (DPD) qui remplacent parfois dans des circonstances précises le processus de PDI.

Sachez que la PDI est la plus pratiquée, par le manager opérationnel d’une une PMI et les grands dirigeants des Comités de Direction. Même dans les entreprises gorgées de tableaux de bord, de données par milliards et d’objectifs quantitatifs inatteignables, les décisions sont, pour la majorité, prises de manière intuitive. La PDI engagée par des individus ayant développé leur intelligence émotionnelle est reconnue 100% satisfaisante et utile.

Les émotions sont nos amies, mais peuvent aussi être nos ennemies.

Comment expliquer que les émotions, source de plaisir et de créativité, qui embellissent et fortifient la vie, peuvent aussi conduire à des comportements autodestructeurs ?

C’est qu’il est parfois difficile de mettre un mot sur une émotion et encore plus d’exprimer ce ressenti à une tierce personne.

On ne contrôle pas l’émotion, on la transforme ou on la gère, on écoute son émotion : Que m’apprend-elle sur moi ?  

Pour faire des émotions nos amies, c’est une véritable stratégie de l’émotion vers laquelle il faut tendre.

Émotion et prise de décision managériale

Les chercheurs adoptant une approche cognitive de l’émotion furent les premiers à mettre en évidence un lien positif entre émotion et prise de décision (Frijda, 1986 ; Lazarus & Folkman, 1984 ; Scherer, 2001).

Dans le contexte organisationnel, Isen (2000) a étudié l’impact d’un état émotionnel positif sur les décisions risquées et complexes. Elle a démontré de façon expérimentale que les personnes se trouvant dans un état émotionnel positif sont plus averses au risque que celles qui sont d’humeur négative ou neutre (Isen & Patrick, 1983). Il semble également qu’un état émotionnel positif facilite la prise de décision complexe en réduisant la confusion et en augmentant la capacité d’assimilation de l’information.

Enfin, la recherche en neurosciences a elle aussi confirmé le lien physiologique entre émotion et prise de décision. Damasio (1998) a démontré que les individus ne peuvent pas prendre de décisions lorsque les régions de leur cerveau associées au processus émotionnel ont été endommagées.

« L’émotion est le moteur du changement » Oliver Lockert

« Sans émotions il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l’apathie en mouvement » Jung