L’HUMAIN

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Qu’est-ce que l’humain que ce blog érige en valeur ?

Humain augmenté, marchandisation de l’humain, le corps humain, le post humain, devenir humain, le potentiel humain…

Qu’en est-il de l’humain aujourd’hui ?

 « Peu à peu, le visage de l’homme s’efface. Pareille à la statue de Glaucus, recouverte par les algues et ravagée par l’eau saline, la figure humaine est de moins en moins reconnaissable. »

Plus nous cherchons à saisir l’homme, à l’étudier avec toute notre science et avec toutes nos techniques, plus il nous échappe.

La modernité a assuré la promotion de l’humain, bien au-delà de ce qu’avaient pu faire les humanistes de la Renaissance.

En un premier sens, l’humain, c’est ce que l’homme, héritier de l’humanité, fait de lui-même en tant qu’il est en devenir.

L’homme se reconnaît dans le réel qu’il construit, à commencer par lui-même et ses propres représentations.

Une vision philosophique et juridique : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » proclamait la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.

La notion de l’humain peut également être générique, elle recouvre aussi bien celles de l’humanité comme espèce, de l’humanitaire ou même l’humanitarisme, de l’humanisme et des humanités ; elle englobe des processus aussi distincts que ceux de l’humanisation et de l’hominisation ; l’inhumain, même, comme le surhumain, s’y rapportent inévitablement.

D’autres ont investigué : Traité de l’homme de Descartes, ou La bête humaine de Zola, La comédie humaine de Balzac, La condition humaine de Malraux…

L’humain, du latin humanus, de homo qui signifie « homme », renvoie également au grec anthropos, de même sens, et recouvre l’ensemble des dérivations sémantiques de ces mots : l’anthropologie, comme branche de l’ethnologie ou comme l’ensemble des sciences de l’homme, appartient à la catégorie de l’humain, de même que les notions de philanthropie, d’anthropocentrisme ou encore d’anthropophagie.

Il est simplement défini dans le Petit Robert comme « ce qui est humain ; l’homme et ce qui appartient à l’homme », avec comme exemple « réduire le monde à l’humain », puis comme « être humain » (l’humain, c’est l’être humain, c’est-à-dire l’homme).

L’humain n’est pas seulement le propre de l’homme, c’est aussi ce dont l’homme est capable. On parle de l’inhumain comme de ce qui est, soit manquant d’humanité au sens de la bienveillance ou de la compassion (« tu te comportes de façon inhumaine »), soit insupportable à l’homme (« c’est un travail inhumain »), voire hors normes, monstrueux (l’inhumaine souffrance des enfants dans les camps). De même on qualifie de surhumain ce qui dépasse les capacités effectives ou normales d’un individu (« un effort surhumain », « une intelligence surhumaine »). L’humain est le normal (il délimite l’inacceptable), plus souvent la moyenne (elle définit le possible pour chacun), par quoi on qualifie soit ce qui le contrarie (le hors norme, le monstrueux), soit ce qui en fixe les bornes (le supérieur ou l’inférieur).

« L’erreur est humaine », concèdera-t-on, ou plus généralement, « c’est humain ». Ces expressions indiquent bien avec quelle lucidité, ou quelle complaisance, l’homme se considère parfois lui-même. A quoi bon se tourmenter, semble-t-on dire !

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